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le dadaisme et le surrealisme

3 mars 2006

Giorgio De Chirico, Portrait prémonitoire de Guillaume Apollinaire, 1914

dechirico_xl1Ce tableau, vraisemblablement intitulé Homme-cible lors de sa création, n'a acquis son titre définitif qu'après la blessure de Guillaume Apollinaire en 1916, que De Chirico avait, en quelque sorte, annoncée.

En effet, le portrait en ombre chinoise, qui apparaît dans une fenêtre au second plan du tableau, comporte sur la tempe un cercle blanc qui figure une cible, précisément à l'endroit où le poète sera atteint par un éclat d'obus pendant la guerre. Cette coïncidence a été interprétée comme un signe du destin par Apollinaire lui-même, ainsi que par les Surréalistes enclins à reconnaître chez De Chirico quelques facultés visionnaires. Un dessin de ce portrait a appartenu à Paul Éluard, grâce auquel l'œuvre a été diffusée au sein du groupe, tandis que le tableau, offert au poète par l'artiste, a longtemps fait partie des collections privées de ses héritiers.

Le vif intérêt qu'a suscité cette œuvre auprès des Surréalistes ne se limite cependant pas à la prémonition. De même que les images des rêves condensent des significations multiples, les éléments de la composition autorisent des lectures qui se superposent et s'enrichissent mutuellement. Le profil d'Apollinaire s'inspire d'un portrait numismatique, réalisé la même année par De Chirico, qui érige le poète au rang d'un empereur antique, cette grandeur étant nuancée par le choix d'une représentation en ombre chinoise qui évoque les lanternes magiques, ou encore les cibles qui défilent dans les jeux de tir.

La statue au premier plan superpose elle aussi plusieurs images. Peinte sur le modèle de la Vénus de Milo, elle doit être identifiée au poète Orphée, dont la figure est suggérée par ses attributs, le poisson et la conque. Elle porte des lunettes noires qui symbolisent la cécité, infirmité associée dans la mythologie grecque à la sagesse.

Ainsi, la composition d'ensemble propose une "énigme", selon le mot de De Chirico, à déchiffrer par association d'idées, qui fait apparaître Apollinaire comme l'incarnation même de la poésie hypostasiée en sagesse

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3 mars 2006

Ubu Imperator, Max Ernst

ernst

Acquise par Paul Éluard avec deux autres grandes huiles sur toile, Ubu Imperator marque d'emblée l'entrée de Max Ernst dans le champ du Surréalisme. Cette œuvre illustre avec éclat la combinatoire d'éléments hétérogènes, héritée du collage. Sa force est de produire une image unifiée, tout en conservant la perturbation, introduite dans la vision, par chacun des éléments : pointe de la toupie, carcasse rouge où transparaît une armature de fer, mains humaines exprimant l'étonnement.

Ainsi se compose, dans le jeu et la dérision, l'image du Père Ubu, symbole grotesque de l'autorité inventé par Alfred Jarry. Plus encore, sous ce déguisement ressurgit l'enfance de Max Ernst, une vision de "demi-sommeil" selon les termes mêmes de sa description, dans laquelle les prestiges de l'autorité paternelle ainsi que ceux de la création artistique sont désacralisés. Derrière la bouffonnerie du pouvoir désignée par la toupie Ubu, c'est aussi toute l'esthétique traditionnelle – construction rationnelle et perspective géométrique - qui est tournée en ridicule.

Un an avant la parution du Manifeste du surréalisme, Ernst élabore non seulement la définition des voies formelles dans lesquelles il s'engage - processus complexe d'alchimie visuelle où se superposent et se combinent des symboles résurgents de l'enfance - mais surtout le sens de sa propre attitude devant l'acte de peindre, à la fois distanciée et ironique, qui commandera toute sa poétique.

3 mars 2006

.................., Magritte

Cette peinture est l'une des premières de la série des "peintures-alphabets" ou "peintures-mots" réalisée par Magritte au cours de son séjour parisien de 1927 à 1930. Ces œuvres constituent une proposition pour établir un nouveau rapport entre les mots et la peinture, révélant ainsi l'ambiguïté des liens entre les objets réels, leur image et leur nom. Ce problème est aussi abordé par Magritte dans "Les mots et les images", article publié en décembre 1927 dans La Révolution surréaliste, qui présente un tableau confrontant des énoncés linguistiques à des vignettes illustratives. Par exemple, la première phrase nous apprend qu'"un objet ne tient pas tellement à son nom qu'on ne puisse lui en trouver un autre qui lui convienne mieux".

La Querelle des universaux pourrait illustrer cet autre énoncé tiré de l'article: "parfois le nom d'un objet tient lieu d'une image". En effet, les mots "feuillage", "cheval", "miroir", "convoi", écrits sur la toile, remplacent l'image qu'ils désignent. Placés à l'extrémité des pointes d'une étoile énigmatique et inscrits chacun sur une tache brune, "une forme quelconque qui peut remplacer l'image d'un objet", ces mots participent pleinement à la composition spatiale d'une nouvelle image fantomatique. Grâce à cette toile, la connexion que nous établissons spontanément entre les objets, les images et les mots, se trouve mise en déroute.

3 mars 2006

Salvador Dali, Lion, Cheval, Dormeuse invisibles, 1930

 

dali1Composée au printemps 1930, cette toile développe pour la première fois le processus d'apparition des images doubles, triples, et même multiples, qui relèvent de l'activité paranoïaque critique tout juste instituée par Dali: "récemment, au travers d'un processus nettement paranoïaque, j'ai obtenu l'image d'une femme dont la position, les ombres et la morphologie, sans altérer ni déformer en rien son aspect réel, sont en même temps un cheval". Par cette multiplication des images possibles, Dali entend instaurer un doute sur ce que représente l'image, pour étendre ensuite cette attitude critique à toute la réalité: "on pose le doute mental de savoir si les images mêmes de la réalité sont uniquement un produit de notre faculté paranoïaque".

Dans cette toile, la remise en cause de l'univocité de la perception est provoquée par la métamorphose d'une barque en un corps de femme, puis de cheval, d'une chevelure qui devient une crinière, dans un décor de plage qui, peuplé de motifs architecturaux, évoque le Modern tant admiré par Dali.

Exposée au cinéma d'art et d'essai de Montmartre, le Studio 28, à l'occasion de la première projection de l'Âge d'or co-réalisé par Dali et Buñuel, l'œuvre a été lacérée par un public hostile, ce qui témoigne du scandale suscité par l'artiste au début des années 30.

3 mars 2006

Loup-table, Victor Brauner, 1939-1947

  Le Loup-table est un être hybride imaginé par Victor Brauner en 1939, d’abord sous forme de peinture. Il apparaît en effet dans deux tableaux, Fascination et Espace psychologique, tandis que l’objet en trois dimensions est réalisé pour l’Exposition internationale du Surréalisme de Paris, 1947, sans doute à la demande d’André Breton.

Il constitue un objet surréaliste, proche du ready-made avec sa table fabriquée en série, mais introduisant avec le renard naturalisé un "objet trouvé", notion propre au Surréalisme : il s’agit d’un objet qui s’impose de lui-même à la sensibilité du spectateur grâce à une forte connotation symbolique.

La fourrure du Loup-table, terme qui évoque lui-même le mot "redoutable", symbolise à la fois la chaleur et la mort, ce qui a conduit André Breton à interpréter cette œuvre comme un signe prémonitoire de la Seconde Guerre mondiale : "Victor Brauner seul alors a tablé sur la peur, et il l’a fait au moyen de la table que l’on sait… Cette période de son œuvre nous apporte le témoignage incontestablement le plus lucide de cette époque, elle seule est toute appréhension du temps qui va venir" (Le Surréalisme et la peinture,

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3 mars 2006

Glossaire du surréalisme

Glossaire du surréalisme ?

Cadavre exquis :

Le Cadavre exquis est le plus célèbre des jeux surréalistes. Pratiqué à partir de 1925, Ernst consiste à composer des poèmes ou des dessins à plusieurs, chacun inscrivant un mot ou un motif sur un papier plié, à l'insu des autres participants. Les œuvres ainsi obtenues présentent des rapprochements inattendus, comme la phrase "le cadavre exquis boira le vin nouveau", à laquelle le jeu doit son nom.

Collage :

Au sein du Surréalisme, le procédé du collage est surtout employé par Max Ernst. Dès 1919, il assemble des images issues de multiples domaines, dans le but de provoquer des rencontres insolites. À partir de 1929, il crée des romans-collages, séries d'images confectionnées à partir de gravures de la fin du 19e siècle ou de catalogues illustrés, et reliées entre elles par la simple répétition de motifs visuels.

À la différence du collage cubiste voué à la seule recherche plastique, et des photomontages éminemment politiques du dadaïsme allemand, le collage surréaliste suggère de nouvelles associations visuelles, poétiques et oniriques.

Décalcomanie :

Cette technique a été utilisée pour la première fois dans un cadre artistique par Oscar Dominguez en 1936. L'artiste presse une feuille blanche sur une autre feuille enduite de gouache noire, et répète l'opération, de manière à reporter plusieurs fois les taches de peinture. L'image qui en résulte permet à l'artiste de libérer son imagination en interprétant à sa guise les formes obtenues. À la suite d'Oscar Dominguez, Max Ernst applique le principe de la décalcomanie à la peinture à l'huile.

Écriture automatique :

Inspirée de la psychanalyse, et surtout de la poésie d'Arthur Rimbaud et de Lautréamont, l'écriture automatique consiste à écrire si rapidement que la raison et les idées préconçues n'ont pas le temps d'exercer leur contrôle. Le premier texte issu de cette méthode, Les Champs magnétiques de 1919, a été rédigé tour à tour par André Breton et Philippe Soupault.

Frottage :

Équivalent pictural de l'écriture automatique, le procédé du frottage a été découvert par Max Ernst à l'occasion d'un épisode précis de sa vie, en 1925. En fixant le plancher usé d'une auberge où il séjournait en Bretagne, il décide de relever l'empreinte de cette matière en frottant à la mine de plomb un papier posé sur les lattes de bois. Il étend ensuite ce procédé à d'autres textures et publie son premier recueil de frottages, Histoire naturelle, en 1926. Il poursuit cette recherche en utilisant la peinture à l'huile.

Fumage :

En 1937, le peintre autrichien Wolfgang Paalen invente le procédé du fumage : il réalise des dessins tracés en promenant la flamme d'une bougie sur une feuille de papier. Plus tard, il applique cette technique à la peinture à l'huile. Il annonce ainsi les peintures de feu d'Yves Klein.

Grattage :

Inventé par Max Ernst en 1927 comme extension du frottage, le grattage est surtout pratiqué par Esteban Francès, peintre d'origine espagnol et rallié au Surréalisme en 1937. Cette technique consiste à gratter à la lame de rasoir des couches superposées de peinture de différentes couleurs, afin de faire surgir des formes plus ou moins transparentes et diaprées.

Objet surréaliste :

Après les Ready-made de Marcel Duchamp, André Breton suggère au milieu des années 20 de fabriquer "certains de ces objets qu'on n'aperçoit qu'en rêve", et "dont le sort paraît infiniment problématique et troublant". Comme chez Duchamp, il s'agit d'assembler des objets déjà existants et de peu de valeur. Mais contrairement à lui, les surréalistes attendent du nouvel objet qu'il provoque une réaction affective, voire "une émotion sexuelle particulière" selon Salvador Dali.

Les plus célèbres des objets surréalistes sont dûs à Alberto Giacometti, Salvador Dali, Joan Miró, André Breton, Oscar Dominguez ou encore Man Ray.

Paranoïa-critique :

Développée par Salvador Dali à partir de 1929, la théorie de la paranoïa-critique consiste en un délire d'interprétation, appliqué non seulement à l'art, mais aussi à la réalité. Son but est de dépasser la perception habituelle jugée trop pauvre, au profit d'une appréhension du réel démultipliée.

Rayographe :

Le procédé du rayographe a été inventé par Man Ray en 1922. Il s'agit de réaliser des photographies sans appareils, en plaçant des objets sur une plaque sensible que l'on expose à la lumière.

3 mars 2006

Chronologie du surréalisme

chronologie du surréalisme

1922
André Breton rompt avec le mouvement Dada en publiant des textes critiques dans sa revue Littérature, et regroupe autour de lui quelques poètes comme Robert Desnos, René Crevel ou Benjamin Peret. Ils poursuivent les recherches entreprises par Breton et Philippe Soupault dans les Champs magnétiques, texte écrit selon la méthode de l'écriture automatique et publié en 1919. Le groupe s'auto-désigne comme le "mouvement flou" jusqu'à l'officialisation du Surréalisme en 1924.

1924
Le mouvement est officialisé à Paris par la publication du Manifeste du Surréalisme, texte qu'André Breton avait initialement conçu pour préfacer la parution d'un recueil de poèmes automatiques, Poisson soluble. Il définit le Surréalisme comme "automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée". Breton tire ainsi les conséquences artistiques de la théorie psychanalytique, en particulier de l'interprétation des rêves par Freud.

La Révolution surréaliste remplace Littérature et un "bureau de recherches surréalistes" est ouvert : "son but initial est de recueillir toutes les communications possibles touchant les formes qu'est susceptible de prendre l'activité inconsciente de l'esprit".

Les peintres André Masson et Joan Miró rejoignent le mouvement.

1925
À la galerie Pierre, à Paris, le 13 novembre à minuit, est inaugurée la première exposition de peinture surréaliste, regroupant des œuvres de Giorgio De Chirico, Hans Arp, Max Ernst, Paul Klee, Man Ray, André Masson, Joan Miró, Picasso et Pierre Roy.

Max Ernst se consacre à ses premiers frottages.

Les premières expériences de "cadavre exquis", expression d'une pensée à plusieurs voix, sont réalisées.

Louis Aragon publie Le Paysan de Paris.

À Bruxelles, un groupe réuni par les écrivains Paul Nougé et E.L.T. Mesens autour de la revue Correspondance se lie avec les surréalistes français. Le peintre belge René Magritte réalise ses premières œuvres surréalistes et devient le chef de file de ce Surréalisme belge.

1926
André Masson réalise ses premiers tableaux "presque uniquement faits de sable collé" qui mettent l'accent sur la matière et le hasard.

En mars, à Paris, Jacques Trual et André Breton ouvrent la Galerie Surréaliste avec l'exposition Tableaux de Man Ray et objets des Îles (Océanie) qui établit pour la première fois un rapport entre la création surréaliste et des œuvres primitives. La presse est scandalisée par une statue océanienne, jugée indécente, choisie par Man Ray pour figurer en vitrine de l'exposition et en couverture du catalogue.

1927
En janvier, André Breton adhère au parti communiste.

En juin, la première exposition personnelle du peintre Yves Tanguy est organisée à la Galerie Surréaliste. Ses peintures, héritant de l'univers de Giorgio De Chirico, présentent un monde qui semble flotter entre le milieu sous-marin et le milieu terrestre.

André Breton écrit Nadja, portrait d'une jeune femme dont il a été amoureux et qui a sombré dans la folie. L'ouvrage s'achève sur l'affirmation désormais célèbre : "La beauté sera CONVULSIVE ou ne sera pas".

1928
En février, paraît Le Surréalisme et la peinture, recueil d'articles d'André Breton sur Picasso, Giorgio De Chirico, Max Ernst, Man Ray, André Masson...

Salvador Dali et Luis Buñuel réalisent le film Un chien andalou grâce au mécénat de Marie-Laure et Charles de Noailles, qui financent aussi au même moment un autre film surréaliste resté célèbre, Le Sang d'un poète de Jean Cocteau.

1929
En février, André Breton adresse un courrier aux collaborateurs du Surréalisme pour mesurer "le degré de qualification morale de chacun", ce qui le brouille avec Bataille, Leiris et Masson. Cette démarche aboutit à la mise au point théorique que constitue le Second manifeste du Surréalisme publié en décembre.

Max Ernst réalise son premier roman-collage : Perturbation, ma sœur, la femme 100 têtes. En utilisant des gravures anciennes issues de l'imagerie populaire, Max Ernst présente un univers de rêve soumis aux caprices de l'inconscient.

Du 20 novembre au 5 décembre, à la galerie Gœmans, se tient la première exposition parisienne de Salvador Dali. Son œuvre invite à la pratique de la paranoïa-critique, méthode pour appréhender le réel en doutant de l'univocité de ses significations.

1930
En riposte au Second Manifeste, Georges Bataille fait paraître en janvier un tract intitulé Un cadavre dans lequel il dénonce les principes qu'il juge moralisateurs d'André Breton. Le tract est co-signé notamment par Michel Leiris, Robert Desnos, Raymond Queneau et Jacques Prévert.

Le premier numéro du Surréalisme au Service de la Révolution, dont le titre est suggéré par Louis Aragon, paraît en juillet et remplace La Révolution surréaliste.

En décembre, le second film de Dali et Buñuel L'Âge d'or est projeté au "Studio 28", salle de cinéma montmartroise. Des membres de la Ligue des patriotes et de la Ligue antijuive saccagent les locaux.

1931
Les artistes surréalistes sont exposés pour la première fois aux États-Unis, à Hartford (Connecticut). Cette manifestation réunit des œuvres de Salvador Dali, Giorgio De Chirico, Max Ernst, André Masson, Joan Miró, Picasso et Pierre Roy.

Alberto Giacometti réalise ses premières sculptures-objets, des "objets mobiles et muets" composés de formes organiques qui peuvent être mises en mouvement.

1932
En novembre, André Breton publie les Vases communicants, ouvrage qui tente d'établir l'existence de liens étroits entre les rêves et l'état de veille, dont il envoie un exemplaire à Freud. Il y critique les objets "à fonctionnement symbolique" de Salvador Dali qu'il juge trop réducteur du désir. 1933
Albert Skira publie la revue surréaliste Minotaure (1933-1938) dont le premier numéro est consacré à Picasso. 1934
Au Musée Royal de Bruxelles, les Surréalistes belges organisent la première grande exposition d'œuvres surréalistes venant de toute l'Europe qu'ils intitulent, elle aussi, Minotaure.

L'artiste allemand Hans Bellmer adhère au Surréalisme avec la publication dans le numéro 6 de la revue Minotaure (décembre 1934) de photographies présentant un de ses objets surréalistes, La Poupée.

1935
Alberto Giacometti est exclu du groupe. Il récuse son œuvre surréaliste et annonce son désir de travailler à nouveau "d'après modèle".

En novembre, la première exposition parisienne de l'artiste Victor Brauner est organisée à la galerie Pierre.

1936
En mai, à Paris, une exposition d'objets surréalistes à la galerie Charles Ratton réunit pour la première fois des objets naturels, des objets trouvés et des objets composés par les artistes surréalistes.

L'International Surrealist Exhibition est organisée à Londres par l'historien d'art Herbert Read, et préfacée par André Breton.

En décembre, le MoMA de New York présente l'exposition Fantastic Art, Dada and Surrealism.

1937
André Breton devient rédacteur en chef de la revue Minotaure.
Il fait paraître l'Amour fou. 1938
À la galerie des Beaux-arts, à Paris, se tient une nouvelle Exposition internationale du surréalisme, avec la collaboration scénographique de Marcel Duchamp. Cette exposition réunit plus de 60 artistes de différents pays, présentant près de 300 peintures, objets, collages, photographies et installations. 1939
Salvador Dali est exclu du groupe.

3 mars 2006

genèse du surréalisme

Le groupe des Surréalistes s'est formé à partir de l'esprit de révolte qui caractérise les avant-gardes européennes des années 20. Tout comme le mouvement Dada, auquel certains ont appartenu, ces poètes et ces artistes dénoncent l'arrogance rationaliste de la fin du 19e siècle mise en échec par la guerre. Constatant néanmoins l'incapacité du Dadaïsme à reconstruire des valeurs positives, les Surréalistes s'en détachent pour annoncer l'existence officielle de leur propre mouvement en 1924.

Dominé par la personnalité d'André Breton, le Surréalisme est d'abord d'essence littéraire. Son terrain d'essai est une expérimentation du langage exercé sans contrôle. Puis cet état d'esprit s'étend rapidement aux arts plastiques, à la photographie et au cinéma, non seulement grâce aux goûts de Breton, lui-même collectionneur et amateur d'art, mais aussi par l'adhésion d'artistes venus de toute l'Europe et des États-Unis pour s'installer à Paris, alors capitale mondiale des arts.

Les artistes surréalistes mettent en œuvre la théorie de libération du désir en inventant des techniques visant à reproduire les mécanismes du rêve. S'inspirant de l'œuvre de Giorgio De Chirico, unanimement reconnue comme fondatrice de l'esthétique surréaliste, ils s'efforcent de réduire le rôle de la conscience et l'intervention de la volonté. Le frottage et le collage utilisés par Max Ernst, les dessins automatiques réalisés par André Masson, les rayographes de Man Ray, en sont les premiers exemples. Peu après, Miró, Magritte et Dali produisent des images oniriques en organisant la rencontre d'éléments disparates.

Leur première exposition collective a lieu à Paris en 1925. Puis le mouvement se diffuse à l'étranger pour atteindre une renommée internationale avec les expositions de 1936 à Londres et à New York, de 1937 à Tokyo, de 1938 à Paris, notoriété renforcée par l'immigration aux États-Unis de la majeure partie du groupe pendant la guerre. Le Surréalisme a ainsi profondément inspiré l'art américain : la pratique de l'automatisme est par exemple l'une des origines du travail de Jackson Pollock et de l'Action Painting, tandis que l'intérêt porté par les Surréalistes au thème de l'objet annonce le Pop Art.

Le Surréalisme est un mouvement qui se développe pendant plus de quarante ans, depuis les avant-gardes historiques du début du siècle jusqu'à l'émergence de nouveaux courants dans les années 60 : outre la peinture américaine et le Pop Art, l'art surréaliste a motivé l'apparition d'une seconde vague avant-gardiste en Europe dans les années 60, dont le Nouveau Réalisme est l'éminent représentant.

3 mars 2006

rupture et continuité

Le dadaïsme est un mouvement qui se caractérise donc par la provocation, le goût du non-sens, de l'absurde, l'humour et la destruction de la notion artistique. Le surréalisme naît au sein même du dadaisme, à son tour, il célèbre les vertus de l'irrationnel mais ne le fait pas dans un but destructif. On caractérise surtout le surréalisme comme un mouvement, influencé par Sigmond Freud, qui cherche à donner la première place à l'inconscient et à l'automatisme et à représenter le rêve avec ses obsessions et ses symboles.

3 mars 2006

Films dadaistes

Man Ray (Le Retour à la raison, 1923), Marcel l'Herbier (Entr'acte, 1924) Marcel Duchamp (Anémique cinéma, 1926).

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